01. Notation sonore

Auteur : Yannick Guéguen / Date : 29 novembre 2022

Comment analyser l'environnement sonore et se servir des phénomènes acoustiques pour redéfinir un quartier ?

Projet

Le projet "Notation sonore" vise à accompagner le public vers une écoute de la ville, tout en suggérant différentes figures de transcription des ambiances sonores, afin de créer des partitions graphiques collectives et développer une conscience de la communauté autour de l’environnement sonore.

Des formes visuelles pour transcrire la compréhension des phénomènes sonores, des partitions, des cartes, des élévations, des alphabets audio-graphiques élaborés lors de la démarche, proposent des œuvres tangibles et des pratiques de médiation : un laboratoire de traduction dans le bruissement urbain.

Effets d'ouverture, de coupure, crescendo, bourdon, fondu-enchaîné.

Ainsi, plusieurs méthodologies et exercices assignant l’oreille sont recommandés pour la perception profonde de l’environnement sonore et l’interprétation des manifestations acoustiques. L’expérimentation vise une plus grande attention aux milieux, en convoquant une posture scientifique.

Le système graphique sert à réexaminer les bruits, les tonalités citadines et les interactions sociales sous un nouvel angle, pour développer un langage et une signalétique. Des promenades d’écoute et des marches de notation sont organisées dans la ville autour du terrain d’investigation choisie.

Méthode

Trois approches sur les sonorités sont croisées dans l’exercice, dans le but d’évaluer les similitudes et les différences : le paysage sonore de Murray Schafer, les théories des ambiances de Jean-François Augoyard (Centre de recherche sur l’espace sonore et l’environnement urbain), l’objet musical et acousmatique de Pierre Schaeffer.

Sur le plan méthodologique, des promenades d’écoute sont organisées, en solo ou en groupe, parfois avec les yeux bandés pour faire entendre des incidences tapageuses remarquables : des crescendo, des fondus enchaînés, des bourdonnements et d’autres occurrences recensés dans le répertoire des effets sonores (Augoyard, 1995). Des déambulations expertes et des exercices auditifs complètent la méthode en s’inspirant de celles expérimentées par Schafer (1979) et Schaeffer (1973).

Les recherches sur la représentation sémiologique des ondes sonores (Régnault, 2001) inspirent la création. Des séries de clichés photographiques des phénomènes marquants dans la ville sont aussi produites sous le format de cartes postales touristiques. Des panneaux-réclames qui jouent avec le lexique des onomatopées visent à susciter des réactions du public et servent de procédé de communication optique et d’accessoire de militantisme bruitiste.

Du point de vue artistique, différentes approches (carto)graphiques sont proposées et se basent sur un vocabulaire visuel aspirant à transcrire les différentes natures des événements sonores ouïs. Un outil de notation est élaboré sous le principe des échelles d’écoute. Les partitions deviennent des objets esthétiques, des instruments scientifiques et des tactiques pédagogiques. Un langage iconographique plus rigoureux est développé, en dessinant des pictogrammes et des signes relevant d’une charte graphique.

Conclusion

À travers l’attitude savante, tangible ou ludique, l’intention est de créer un dialogue entre les acteurs et citoyen(ne)s pour promouvoir des espaces mieux agencés et de plus grandes qualités. La démarche est effectuée lors d’un atelier artistique ou de design participatif et peut conduire à porter une réflexion sur un enjeu local tout en apportant une discussion sur les dimensions sensorielles du vécu quotidien.

Composantes du projet

1. Partitions
2. Coupe élévation
3. Échelle d'écoute
4. Récits