Yannick Guéguen est artiste-marcheur, explorateur de paysages sonores et designer de circuits sensoriels. Détenteur d’un diplôme supérieur d’expression plastique, il a complété une scolarité en architecture de paysage (École nationale supérieure du paysage de Versailles), puis un stage au Centre de recherche sur l’espace sonore (Grenoble) lors d’une maîtrise en « Design et complexité » de l’Université de Montréal. Dans ce cadre, il a mis à l’épreuve les méthodes d’enquêtes urbaines et de recherches sociales basées sur les parcours.
Ses œuvres-déambulatoires consistent à revisiter les espaces publics par le biais du numérique et d’un engagement dans l’action. Sa démarche vise à diagnostiquer les potentiels des zones traversées, à contribuer à une amplification des perceptions sensorielles en mouvement, tout en offrant une forme de réflexion pour un urbanisme participatif. L’approche suggère une façon différente d’aménager les lieux, un trajet à la fois.
Depuis 2022, la ville de Québec devient son terrain d’analyse et d’essai pour proposer de nouveaux outils méthodologiques pour son évolution. Chaque jour, il l’arpente pour tester des ambiances et s’en inspirer. Les multiples configurations territoriales offrent un fort potentiel psychogéographique.
Autodidacte, Caroline Barber préfère les chemins de traverse à la route principale. Elle a arrêté ses études en histoire pour écrire des histoires. De temps en temps, elle retourne à l’université pour nourrir sa créativité et son travail d’artiste. En 2021, elle termine le programme court au 2e cycle en étude de la pratique artistique à l’U.Q.A.R, puis retourne à Rimouski participer en 2023 au séminaire « Écriture et territoires d’écriture » de l’Université d’été en lettres et création littéraire.
Quand on lui demande quel est son métier, elle répond : écrivaine curieuse et empoétineuse de quotidien. Elle aime le brouillard et écrire dans des carnets quadrillés. Quand un texte lui donne du fil à retordre, elle file rejoindre les mots qui infusent dans un bain chaud.
Elle marche la ville comme elle marche la page à la recherche de poésie. Un pas à la fois. Un mot après l'autre. Elle parcourt les rues, le quadrillé des feuilles de son cahier, sans se soucier du temps qui passe.
Dans la rue comme sur la page, Laura Doyle Péan s'interroge sur le rôle des artistes au sein des mouvements sociaux, et tente d'ouvrir les chemins de la libération collective. Sa quête de justice sociale l'a mené·e à s'intéresser à la poésie et à s'impliquer dans de nombreuses luttes. Vous l'avez d'ailleurs peut-être déjà croisé·e dans une marche pour la libération de la Palestine, le définancement de la police, la justice climatique ou les droits des personnes trans.
Piéton·ne de nature curieuse, iel n'hésite pas à ralentir le pas pour sentir une fleur, lire les affiches politiques sur les lampadaires, contempler le paysage, ou faire la rencontre de futur·es ami·es. Artiste multidisciplinaire, poète et activiste queer d’origines haïtiano-québécoises, Laura a publié son premier livre, Cœur Yoyo, en 2020, et a participé à de nombreuses productions artistiques avec le collectif féministe queer Les Allumeuses, ainsi qu’avec l’Espace de la Diversité.
Le travail de Laura a quant à lui voyagé dans de multiples publications littéraires québécoises ainsi que dans des projets artistiques en Belgique, aux États-Unis, en France, en Haïti, au Mexique, en Russie et au Royaume-Uni. Vous pouvez retrouver ses plus récents écrits dans la revue Lettres Québécoises et dans les livres Black Joy Unbound, 11 brefs essais sur la justice climatique, et Opération Fleur-de-nuit.
Peu fière d’habiter la ville canadienne où la proportion de kilomètres d’autoroutes par nombre d’habitants est la plus élevée, Hélène Matte n’aime pas qu’on lui marche dessus, et il n’est pas question qu’on la roule. Cette piétonne des quartiers centraux de Québec, aguerrie des trajets entre la haute et la basse-ville, ne veut ni d’un troisième lien ni de voie supplémentaire, sinon des voix pour affirmer l’importance d’un urbanisme alternatif.
Les idées stationnaires des chantres de la voiture lui inspirent autant de colère que la brutalité policière. Artiste indisciplinaire et poète tout terrain, elle est engagée dans sa pratique et sa communauté. Sa pratique investit les notions de voix, de rencontre et d’art-action. Elle a réalisé des expositions et performances ailleurs dans le monde, mais agit aussi localement où elle initie des projets de médiation culturelle.
Elle travaille à la fois l'intime et le social. PhD en littérature, arts de la scène et de l'écran, ses vidéopoésies sont diffusées à travers le monde. En 2019, elle publiait Une Babel de pierres vives (Planète rebelle, Montréal) et Supports fragiles (dadasco éditions, Houlgate). Son sixième recueil de poésie, Lieux toxiques, est paru aux Éditions Conifère à Québec en 2023.
Artiste tant multidisciplinaire qu’indiscipliné, Thomas Langlois se définit comme poète-acteur-performeur et metteur en scène : en effet, il pratique et combine la poésie orale (slam), le théâtre (il se spécialise notamment dans la biomécanique de Meyerhold) et la performance, à travers des créations hybrides dont il assure souvent, seul ou en collaboration, la mise en scène.
Il est titulaire d’un Baccalauréat en théâtre (dramaturgie et mise en scène, 2013), puis d’une maîtrise en recherche-création (2016). Par cette dernière, il a développé la théâtralisation du slam jusqu’à créer son propre genre théâtral, sa signature artistique : le slam-théâtre.
Outre ces considérations professionnelles, il faut savoir que, depuis l’enfance, Thomas est un marcheur de type mélomane rêveur aux pieds bots et plats. D’où pourquoi il infuse ses créations de longues déambulations rituelles, pour lesquelles il priorise la plupart du temps les parcours le plus simples des rues les plus évidentes : ces lieux communs lui délient l’esprit et favorisent son évasion vers des avenues neuves. Une fois libre de vagabonder dans tout son être, avec un peu de chance et d’imagination, il arrive que le marcheur se découvre des trajectoires fécondes…
Ce projet est rendu possible grâce à l’Entente de développement culturel entre le gouvernement du Québec et la Ville de Québec.